Rentrée en librairie = des livres, des livres et encore des livres !

Bonjour à tous,

Cette année, la rentrée littéraire est encore riche (plus de 250 livres)… J’ai été un peu longue à publier nos coups de coeur mais nous y voilà et des dédicaces se sont aussi organisées !

Par Sophie du Mille Feuilles Sullivan à Ville-d’Avray

Un Dimanche à Ville-d’Avray, Dominique BARBERIS, Arléa, 17€
Dimanche de fin d’été, Ville-D’Avray. L’ennui est au coin du jardin. Un jardin pour prendre le thé, avec sa sœur, et pour dérouler ses souvenirs d’enfance, s’accommoder du présent et raconter l’imprévu : celui du désir, d’un homme étranger et du romanesque, nécessaire tourbillon d’une vie sans doute trop rangée.
Une narration sensible, attentive aux lieux et a ses héroïnes, Dominique Barbéris signe un beau texte sur les méandres de la mémoire et du désir.
Un dimanche à Ville-d’Avray est sélectionné dans la première liste du Goncourt ! Et nous aurons la joie et l’honneur d’accueillir Dominique BARBERIS à la médiathèque Boris Vian de Ville-d’Avray le samedi 5 octobre à 11h ! A noter sur votre agenda de rentrée !

Dévorer le ciel, Paolo GIORDANO, Seuil, 22€50

Dévorer le ciel  nous raconte le destin de quatre adolescents jusqu’à l’âge adulte, de leur rencontre à leur éloignement, de leurs méprises à leurs retrouvailles, de leurs amitiés fortes à leurs amours contrariées.

Drames et aventures intérieures sont au rendez-vous, au coeur d’une Italie très ancrée dans notre époque de recherches d’alternatives, de dénonciation du système et de doute métaphysique. Trois garçons et une fille, 4 destins révélés avec une place de choix pour le lecteur qui prend connaissance des événements avant même les protagonistes de l’action. Sauront-ils éviter les écueils des malentendus, des vérités arbitraires et donner un sens a leur destin ?
« Parce que tout ce qu’il y avait a savoir sur Bern, je l’avais appris dans le premier regard qu’il m’avait lancé devant le seuil de la maison, quand il était venu présenter ses excuses pour une infraction ridicule. La vérité sur lui était toute entière contenue dans ses yeux sombres, rapprochés, et je l’avais vue. » (page 446)
Une Bête au Paradis, Cécile COULON, L’Iconoclaste, 18€
Brillante jeune auteure, Cécile Coulon nous présente la lignée des Emard a la ferme du Paradis. Brutalité de la vie, amour fou de l’homme et de la terre, jalousie et vengeance emplissent la cour du Paradis et dressent les portraits d’une famille aux fortes têtes, aux sentiments douloureux et peu accordables. Pourront-ils au moins sauver le Paradis, la terre elle-même ne semble plus éternelle ?
Occasions tardives, Tessa HADLEY, Christian Bourgois, 22€
Christine, Lydia, Alexandr et Zachary partagent une amitié qui traverse leurs vies depuis plus de trente ans. Des amours, des renoncements, la routine, des vocations et toujours l’amitié. Tout cela vole en éclats lors d’un drame inaugural. Amertume et colère mais aussi nouvelles visions se forgent au fil des souvenirs et des « occasions tardives ».
Très fine écriture de l’intime et personnages très attachants viennent, comme dans le roman précédent de Hadley, « Le Passé », nous parler de nous, de nos chemins choisis, de notre vision des autres et de nous-mêmes et de de la fragilité soudaine et surprenante des choses établies. Deuxième traduction d’une prolifique et grande auteure britannique contemporaine.
A sang perdu, Rae DELBIANCO, Seuil, 21€50
Premier roman d’une jeune auteure américaine, « à sang perdu » nous entraine dans une épopée cauchemardesque et sanglante, sur les traces de Wyatt qui doit sauver son ranch après la perte brutale de son précieux cheptel. Sa soeur jumelle, Lucy, seul lien familial survivant, reste a la ferme quand lui part a la poursuite de la fille venue dérégler violemment son monde ; sorte de prophétesse psychanalytique à peine adolescente, elle est armée et aguerrie à la survie et entrainera Wyatt dans un western initiatique et halluciné, où sauver physiquement sa peau reste la base afin de s’accommoder de vérités pas toujours reluisantes. Une écriture coup de poing… dans l’estomac !
Par Véronique
Loin, Alexis Michalik, Albin Michel, 22€90, 4 sept 19
Je connaissais les pièces d’Alexis Michalik (Edmond évidemment, Intramuros, le cercle des illusionnistes…), le film (Edmond), les adaptations des pièces en BD… Et voici un roman ! Alexis nous emmène en voyage à travers l’Europe, et même un peu plus loin… Par tous les modes de transport… Il nous en fait voir de toutes les couleurs. Ses personnages sont attachants, les 650 pages se lisent à toute vitesse… Alors laissez vous emporter avec Antoine et Anna sur les traces de leur père Charles, l’air de rien, comme il sait si bien faire 🙂
« Comment avoir l’audace de prétendre être en vie si l’on vit sans oser ? »
Soyez audacieux, faites-vous une cure : le roman, et puis enchainez sur ses pièces ou a minima son film ! Sélection Prix Renaudot et Prix Premier roman.
Murène, Valentine Goby, Actes Sud, 21€80, 21 aout 19
Encore un très beau livre de Valentine Goby, une écriture poétique pour aborder un sujet très dur. J’ai pleuré… Souvent… Ce n’est pas larmoyant , c’est très émouvant et l’espoir est là. Valentine nous raconte l’histoire de ce jeune homme de 22 ans qui perd accidentellement ses 2 bras (complets) et va se reconstruire grâce au sport. Nous avions reçu Valentine Goby pour son précédent roman Un paquebot dans les arbres à Ville-d’Avray, à l’époque elle se rendait à l’hôpital Percy pour se documenter sur la guérison, le handicap, les prothèses… Un vrai travail de fourmi en amont !
Les Fillettes, Clarisse Gorokhoff, Des équateurs, 18€, 28 août 19
Rébecca a trois fillettes (6, 4 et 1 an), son mari est fou d’elle, il l’a rencontrée dans le cabinet de sa mère, psychologue spécialisée dans les addictions… Rébecca boit et se drogue… Un roman très touchant, facile à lire… Un « En attendant Bojangles » à Paris, à notre époque.
Cicatrices, Dali Misha Touré, Hors d’atteinte, 14€, 22 août 19
« Je suis originaire d’Afrique mais je suis née ici, en France. Je suis le quinzième enfant de mon père et le huitième de ma mère. Enfin, je crois. Mon père est ce qu’on appelle un polygame. Au début, je ne savais pas ce que ça voulait dire, et quand je l’ai su, j’ai trouvé ça drôle. Ils l’appelaient « polygame » parce qu’il n’était pas comme les autres hommes : mon papa, lui, avait quatre femmes ! » Que dire de plus ? Si, une chose très importante : l’écriture l’a sauvée de la violence induite par le nombre et la jalousie. Un témoignage intéressant. Personnellement la polygamie ne devrait exister que si elle était aussi permise à la femme 🙂
Soif, Amélie Nothomb, Albin Michel, 17,90, 21 août 19
Je lis un Nothomb de temps en temps… J’avoue être un peu agacée par ses frasques, son roman de plus en plus fin qui sort pile tous les ans pour la rentrée littéraire (28ème), et de sa présence à toutes les émissions (et la biodiversité ?)… Et puis j’ai entendu qu’il était bien, qu’elle était sélectionnée pour la première liste du Goncourt… Alors je l’ai ouvert sans savoir de quoi il s’agissait… Soif, une 4eme de couv aussi frugale que l’épaisseur du livre, « Pour éprouver la soif il faut être vivant. » ce n’est pas ça qui allait m’en dire plus. Et bien franchement c’est intéressant, drôle et toujours facile à lire ! Il est question des dernières heures de Jésus, son procès, ses doutes, sa dernière nuit, son calvaire… Ce n’est pas blasphématoire (me semble-t-il), ce n’est pas prosélytique, c’est un point de vue et non des moindres puisqu’Amélie Nothomb a choisi de donner la parole à Jésus lui-même. Quant à remporter le Goncourt ?
Le bal des folles, Victoria Mas, Albin Michel, 18€90, 21 août 19
Victoria (la fille de Jeanne Mas) nous offre un premier roman très réussi.
Charcot, célèbre psychiatre à la Salpétrière, organise tous les ans à la mi-Carême le bal des folles auquel est convié tout le beau Paris… Mais qui sont ces femmes ? Étaient-elles folles ? Victoria nous montre la condition féminine de la fin du 19eme siècle : les femmes avaient intérêt à rester dans le rang si elles ne voulaient finir à la Salpétrière et être exposées au bal ou lors des « cours » organisés par Charcot chaque semaine durant lesquels il hypnotisait les patientes.
Un roman, facile à lire, qui révolte… C’était pas mieux avant 🙂 Lu et validé aussi par Frédérique !
Sélection Prix Renaudot et Prix Premier roman.
Par Marjorie du Mille Feuilles à Bièvres

De pierre et d’os, Bérengère Cournut, Tripode, 17,10€, 29 août 19
Un matin, Uqsuralik, jeune femme inuit, va se retrouver séparée de sa famille lorsque la banquise se fracture sous ses pieds. En découle une errance sur l’immensité des glaces pour trouver d’autres personnes avec lesquelles vivre, chasser et se construire un foyer dans un monde où la communauté est la condition obligatoire de toute survie. Un récit poignant qui se savoure, tout en beauté, une réelle ouverture sur un monde tout autre du nôtre, où les esprits comme la nature sont de véritables êtres avec lesquels il faut apprendre à cohabiter. Une vraie pépite. Lu et validé aussi par Frédérique ! Prix du roman Fnac 2019.

 

Un peu de nuit en plein jour, Erik L’homme, Calman Levy, 17€, 14 août 19
Ce récit est un vrai coup de poing, vif qui laisse une trace forte. Féral est un homme pour qui « la cogne » est devenue une religion, une manière de voir la vraie vie dans ce Paris où le soleil n’arrive plus à percer. C’est durant l’un de ces affrontement entre clans, que son regard va croiser celui de Livie, jeune femme pleine de vie et de fougue. Mais dans ce nouveau monde où les puissants ont tous les droits et où ceux des hommes des clans ne valent rien, il vaut mieux ne pas s’attacher à quelqu’un dont la vie est entachée d’une dette de sang. Un très court roman plein de poésie et de sauvagerie par Erik L’Homme auteur bien connu en littérature jeunesse.

 

A très bientôt dans nos librairies !

Toute l’équipe, Fidjie, Frédérique, Marjorie, Sophie et Véronique